Entre mobilité interne au sein de l’AP-HP, détermination, collaboration et mise en œuvre de nombreux projets, elles vous racontent leurs parcours :

Jeannette : « Après avoir obtenu mon concours d’aide-soignante en 1995, j’ai rejoint l’AP-HP en 2002 au sein de plusieurs services de l’hôpital Bichat AP-HP : soins de suite et de réadaptation , diabétologie, médecine et enfin en cardiologie. Après quelques années, mon cadre m’a incité à passer le concours d’infirmière que j’ai réussi.

J’ai donc intégré l’IFSI Louis-Mourier en 2006 dans la même promotion que Fatma. Ces 3 ans de formation m’ont permis de continuer à développer mes compétences et apprendre le métier d’infirmière. Après mon diplôme, j’ai fait le choix de rester à l’hôpital Louis-Mourier, c’est un hôpital convivial avec un dimension humaine très appréciable. J’ai postulé en tant qu’infirmière aux Renouillers, service de gérontologie. Cela a été une expérience riche pendant 3 ans durant lesquels j’ai appris à perfuser, à poser des sondes et à développer mes compétences sur la prise en charge globale du patient.

Rapidement, j’ai demandé à être en charge d’autres missions telles la gestion des plannings ou l’organisation de la pharmacie. Pendant cette période j’ai aussi été infirmière référente douleur. 4 années passées j’ai voulu évoluer professionnellement. L’AP-HP nous offre cette possibilité d’accéder à des formations. Je suis donc devenue faisant fonction de cadre en pédiatrie pendant 2 ans avant de passer le concours en 2015. Après l’obtention de mon diplôme de cadre, j’ai intégré le service d’hépato-gastro-entérologie pendant 2 ans. En 2018, j’ai de nouveau rejoint le service de pédiatrie. »

Fatma : « J’ai commencé ma carrière en tant qu’aide-soignante au bloc opératoire de 2000 à 2004 dans un hôpital privé où j’ai eu le projet de devenir infirmière. La mobilité étant complexe à obtenir dans le secteur privé, j’ai rejoint l’AP-HP. Travailler à l’AP-HP est une chance, l’institution nous accompagne et nous soutient lorsqu’on souhaite évoluer professionnellement en finançant nos formations. A ce titre, j’en suis très reconnaissante.

J’ai toujours voulu rejoindre Louis-Mourier mais il n’y avait aucun poste disponible. J’ai donc postulé à l’hôpital Avicenne au bloc opératoire en leur faisant part de mon projet de devenir infirmière. Ils m’ont soutenu. J’ai passé le concours d’infirmière et rejoint l’IFSI Louis-Mourier en 2006. Jeannette faisait partie de ma promotion. Après avoir été diplômées, nous avons chacune fait notre chemin mais c’est drôle de se retrouver 18 ans plus tard, en qualité de cadres dans le même service !

En 2009, une fois diplômée infirmière, j’ai rejoint Avicenne. En 2013, j’ai intégré l’équipe d’endoscopie digestive au bloc opératoire où j’ai pu acquérir de nouvelles compétences. Pendant ces 4 années d’expérience très rapidement de nouvelles missions qui s’apparentaient à des missions de cadre. C’est dans cette dynamique que ma cadre m’a incité à passer le concours de cadre, que j’ai obtenu en 2016. Je suis donc devenue cadre d’USLD (gérontologie) à l’hôpital René-Muret pendant 1 an avant d’être cadre en consultations et d’hôpital de jour de pédiatrie à Louis-Mourier en 2018. Ce qui est drôle, c’est que je suis née à Louis-Mourier. Y travailler est comme une continuité.

La grande différence entre la pédiatrie et le secteur adultes, c’est la relation particulière qu’on créé entre les enfants, leur famille et les soignants. Il y a aussi une grande part donnée à la création de projets à la fois pour les soignants, pour les enfants et pour leurs parents. Quand on voit le sourire des enfants et des soignants, on est satisfait de toute l’énergie qu’on a mis dans un projet. »

Jeannette : « Effectivement le trio parents/enfants/soignants est très enrichissant. Il y a un échange entre nous. La pédiatrie offre également la possibilité de créer et de mettre en œuvre de nombreux projets valorisants. J’ai une équipe réactive.

Depuis, nous avons multiplié les projets : on fait intervenir régulièrement des associations pour organiser des ateliers et des temps d’activités avec les enfants (comme avec Main dans la Main et Solidaires ). Les clowns du Le Rire Médecin viennent chaque semaine, on a fait venir des célébrités à Noël avec CKDB, on va organiser des olympiades à cheval en juin, on a fait venir un chef pâtissier, un masseur pour les équipes, etc.

Fatma : « On travaille en permanence en collaboration avec des associations avec lesquelles nous avons mené à bien de nombreux projets : par exemple, le MAEH nous a offert des fauteuils pour les patients, des vestiaires pour les professionnels, l’association Nourette a offert des journées au SPA à nos équipes, l’association Main dans la main et solidaires a financé les fresques en HDJ, etc. Cette dynamique est très importante pour le service. Parmi les grands projets qu’on a mené ensemble avec Jeannette, je suis très fière de la création de la salle des parents et des soignants ainsi que l’obtention du label hospitalité en 2020 pour l’hôpital de jour et en 2021 pour les consultations de suivi. On a aussi créé un livret d’accueil, une charte des règles de vie du service et on a relancé les ateliers d’éducation thérapeutique liés à l’asthme et à la drépanocytose.

Nos projets pour 2024 sont l’obtention du label hospitalité pour le service de pédiatrie générale, la future ouverture de l’unité pour adolescents et la poursuite des fresques dans les chambres de pédiatrie générale, comme cela a été fait en hôpital de jour. On a aussi envie de mettre en place d’autres projets pour attirer de nouveaux professionnels et encore plus les fidéliser. Le passage en 12h et le parcours d’intégration entre les 3 unités de pédiatrie ont été un grand pas mais on a encore plein d’autres idées ! »

Jeannette : « Avec Fatma, on est un binôme qui fonctionne très bien, on travaille ensemble main dans la main. C’est fluide et c’est très important de se sentir bien avec son équipe et ses collègues.

 L’aspect relationnel est ce que je préfère dans le métier de cadre. Fatma est quelqu’un qui a une grande capacité d’écoute, de disponibilité et de patience qu’importe le métier de la personne. C’est quelqu’un de très humain et qui est déterminée : elle va au bout des projets qu’elle commence. »

Fatma : « Avec Jeannette, on a créé nos projets ensemble, on est une équipe. Elle est comme ma grande sœur. J’ai un grand respect pour elle, c’est quelqu’un qui a un grand cœur qui s’investit beaucoup dans tout ce qu’elle fait.

Quand je pars en vacances, j’ai l’esprit tranquille car je sais qu’il y a une continuité entre mon travail et le sien. Nous avons la même lignée directive. Quand l’une a besoin d’aide, elle peut compter sur l’autre. Nos échanges sont simples et naturels : on se complète. Cela se reflète aussi naturellement dans l’équipe. Les professionnels d’hospitalisation, de consultations et de l’hôpital de jour s’entraident et échangent entre eux, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Cela améliore la prise en charge des patients car ce sont très souvent les mêmes patients qu’on accueille dans nos 3 unités. Il y a une cohésion entre les équipes. »

Merci à elles pour cette belle interview !